DIANE BORSATO | APIARY VIDEOS

DIANE BORSATO | APIARY VIDEOS

Salle 2

Diane Borsato

APIARY VIDEOS

EXPOSITION /
12 MARS AU 18 AVRIL, 2014

PRÉSENTATION D'ARTISTE /
VENDREDI, 7 MARS, 17H30

Les notions d’espace habité et de présence active sont aussi manifestes dans Apiary Videos, de Diane Borsato. Sa vidéo porte non pas sur la maison hantée, mais sur une tout autre sorte d’habitation, la ruche, ainsi que sur les abeilles qui l’habitent et les apiculteurs qui l’entretiennent. Loin des ambiances paranormales, Apiary Videos présente la pratique de l’apiculture urbaine par l’intermédiaire d’une série de portraits d’apiculteurs qui s’occupent de leurs ruchers de façon décidément méditative. Contrairement à l’atmosphère glauque et nocturne de La maison hantée, l’action de la vidéo se déroule en plein jour. C’est un univers calme et ordonné qui est présenté au spectateur, un univers dans lequel les images des ruches et de leurs gardiens défilent devant divers fonds urbains : des toits de tours à bureaux, des parcs urbains, des toits de garages. Au cœur de cette œuvre, il y a la notion d’un lien affectif entres les apiculteurs, les abeilles et leur espace de vie, la ruche. Comme le dit Borsato : « On apprend rapidement qu’en ouvrant une ruche, votre humeur affecte les abeilles, et leur humeur vous affecte également. C’est un aller-retour puissant : quand elles sont calmes, vous êtes calme. Quand elles deviennent agressives et leur bourdonnement change, ça vous rend agressif aussi. » À travers ces portraits d’apiculteurs à l’œuvre dans leurs ruchers, ce retour continuel qui apaise et calme est élargi, au moyen du son et de l’image, pour inclure le spectateur qui, du moins métaphoriquement, ne peut être que touché par cette symbiose consciencieuse. Cette œuvre, typique de la démarche relationnelle de Borsato, extrapole des performances à partir du contexte de la vie quotidienne et met en lumière un agencement de liens délicats. Ces liens sont apparents dans la structure même d’Apiary Videos, dont le montage actualise cet échange mutuel entre les participants. De façon plus globale, les interactions micro-utopiques et bien réelles présentées dans la vidéo suggèrent la possibilité d’un mécanisme de retour collectif par lequel une interrelation plus équilibrée entre la capacité d’agir des humains, les systèmes présents dans la nature et les environnements partagés deviendrait possible.

Bernard Schütze

Diane Borsato remercie le Musée des beaux-arts de l’Ontario (AGO), le Conseil des arts de l’Ontario, tous les apiculteurs participants du Toronto Botanical Gardens, UofTBEES, the Toronto Bee-keepers Co-op et du Urban Beekeepers Association.