Mara Eagle

Mara Eagle

Poste Audio

Mara Eagle

AUTOEROTIX

EXPOSITION /
7 SEPTEMBRE AU OCTOBRE 13, 2018

VERNISSAGE/
VENDREDI 7 SEPTEMBRE, 17H - 00H

PRÉSENTATION D'ARTISTE /
SAMEDI 8 SEPTEMBRE, 15H

Lorsqu’on parle de voix humaine, on parle forcément de corps. Et pourtant, avec la venue des voix numériques, il est nécessaire de repenser cette relation. Puisqu’elles ne s’expriment pas à travers des corps, les voix numériques ne bafouillent jamais, ne sont jamais étouffées par leur propre souffle — ni par l’émotion. Elles sont conçues afin de remplir la fonction de contenants neutres d’informations utiles. Je me demande toutefois à quel moment cette « neutralité incorporelle » commence à faillir. À quel moment et pour quelles raisons le médium numérique même devient-il chargé? Autoerotix est un récital de 11 minutes de 8 chansons pop enregistrées entre 1985 et 2015 qui traitent de masturbation féminine. Des voix numériques générées par un logiciel de synthèse vocale gratuit enchaînent sans interruption les paroles de ces chansons, en commençant par Oops (Oh My) de Tweet, et se terminant avec She Bop de Cyndi Lauper. Ce chœur de voix numériques chante l’auto-érotisme et ce faisant représente une expérience de la subjectivité, du désir et de l’amour de soi que l’on n’attribue normalement pas aux machines. Le débit monotone et « neutre » des voix électroniques détonne avec le contenu chargé d’érotisme qu’elles récitent. Bien que ces chansons tendent à célébrer la masturbation féminine comme une sorte de geste émancipateur, le débit impassible de la voix robotique satirise les élucubrations de la pop culture sur l’amour propre et le désir. Cette œuvre aborde les constructions ultracapitalistes de la sexualité « féminine » avec humour et ironie, tout en soulignant de nouveaux carrefours entre les corps, le langage, la culture pop et la technologie.

- Mara Eagle (traduit par Simon M. Benedict)

 

Mara Eagle est une artiste américaine basée à Montréal qui travaille avec le son, la vidéo, la sculpture et la performance. Elle détient un baccalauréat en arts du Marlboro College et poursuit actuellement une maîtrise en beaux-arts à l’Université Concordia, où sa recherche a reçu le soutien de la fondation Elizabeth Greenshields, du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH) et du Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FRQSC).

Remerciements à Phil Hawes qui a offert son soutien technique avec grande générosité et patience au cours des diverses versions de ce projet.