Dominico Borrelli

Enrico Iuliano

Paolo Grassino

Luisa Rabbia

Quatre jeunes artistes italiens artistes en résidence

EXPOSITION /
11 JUIN AU 12 JUILLET 1998

Profitant de l'heureuse initiative du centre d'artistes L'Œil de poisson à Québec, quatre jeunes artistes italiens poursuivent à Montréal un périple qui leur permettra de produire et de montrer un travail qui peuple trop rarement nos espaces de diffusion. À cet effet la galerie Clark les accueillera dans ses ateliers pour une période de résidence de quelques jours et exposera le fruit de ce travail in situ du 11 juin au 12 juillet.

De multiples vignettes forment les installations photographiques de Luisa Rabbia. Elles morcèlent le corps pour en donner une définition où règne l'ambigüité des membres de même que celle de leur relation à un corps. Les corps sont retournés, réorganisés et vus selon des perspectives qui déjouent leurs dimensions réelles et les montrent comme paysages. Ils sont parfois même ficelés de manière à les fragmenter davantage tout en imitant la représentation sadomasochiste. 

Enrico Iuliano travaille la sculpture selon une esthétique minimaliste propre à l'art italien. Par une recherche formelle riche et épurée, où se côtoient des matériaux raffinés et la présence de coloris denses, se pose la représentation d'une expérience du temps et de la gravité. Iuliano exprime au moyen de formes récurrentes et décontextualisées (la pesée, la balance), des dualités matérielles qui prennent parfois à témoin le plan pictural et qui expriment le phénomène du déséquilibre.

Paolo Grassino explore la relation entre les structures et les contenus ainsi que leur mise sous tension. Il le fait au moyen de matériaux eux aussi épurés tels des cadres métalliques peints et des récipients de verre contenant des pigments de couleurs vives. Ces compositions sculpturales entretiennent un rapport certain à la peinture. Il s'agit de peinture comme matière brute (le pigment) de la peinture comme d'une pratique, comme d'une référence et enfin parce que se détectent la présence ou l'idée du cadre et de la grille. Il s'agit de la peinture comme structuration d'un plan.

Domenico Borrelli révise pour sa part, la structure corporelle humaine et animale et plus particulièrement ses ossements pour produire des volumes spatiaux frêles auxquels sont donné l'image d'une prolifération végétale faisant même appel à des figures ornementales et florales.

- Patrice Duhamel